Ligue 1 : Nice pulvérise Saint-Etienne 8-0 grâce à six buts inscrits en première période

Pour les 120 ans de leur club, les joueurs niçois ont eu le sens de la fête. Auteur d’une première période historique au cours de laquelle les hommes de Franck Haise ont inscrit six buts, l’OGC Nice a fait exploser Saint-Etienne sur le score faramineux de 8-0, vendredi 20 septembre, en ouverture de la 5e journée de Ligue 1.
Sur une pelouse entièrement changée par l’exploitant du stade de l’Allianz Riviera à la suite de longues semaines de polémiques, Nice, en bleu − ses couleurs originelles − pour célébrer l’anniversaire du club, a fait vibrer comme rarement un stade annoncé à guichets fermés.
« Les 120 ans resteront gravés dans les mémoires, a savouré Franck Haise. En tout cas, ça restera gravé dans la mienne, parce que les matchs avec de tels scores n’arrivent pas souvent, voire jamais. »
Six buts inscrits avant la pause, c’est une grande première au XXIe siècle. Une première même depuis le 24 mai 1997 lors de la 38e journée. Lyon avait alors humilié Marseille (8-0) en inscrivant sept buts avant la mi-temps.
Vendredi, la soirée des Verts − déjà largement battus à Brest 4-0 lors de la 3e journée − a très vite pris un tournant catastrophique. Dès la 4e minute, le défenseur niçois Jonathan Clauss, à droite, a centré pour Youssoufa Moukoko. Mais Dylan Batubinsika a dévié contre son camp (1-0). Début du calvaire.
Trois minutes plus tard, Evann Guessand, décalé à droite, a lui aussi attaqué une arrière-garde stéphanoise aux abois. Son centre, mal repoussé dans l’axe, a été repris victorieusement par Tanguy Ndombele, seul au point de penalty (2-0). Peu habitué à se retrouver dans une position aussi avantageuse, l’ex-Lyonnais en a profité pour inscrire seulement le deuxième but de sa carrière en Ligue 1, plus de cinq ans après celui qui avait donné la victoire aux Gones, dans un match de la dernière journée du championnat, à Nîmes (3-2), le 24 mai 2019.
Fort de cette avance, Nice a continué à pousser. Avant la rencontre, Franck Haise avait demandé une animation défensive enfin efficace. Il avait aussi expressément demandé à ses attaquants d’être plus décisifs après les manques récurrents constatés à Marseille (0-2) lors de la dernière journée. Il a été entendu, avec une véritable déferlante sur les buts de Gautier Larsonneur, dans l’incapacité de sortir une frappe. Le gardien stéphanois a alors encaissé le chef-d’œuvre de la soirée : Mohamed-Ali Cho a placé un missile du gauche après avoir repiqué dans l’axe au terme d’une course depuis le milieu du terrain au cours de laquelle Pierre Ekwah a été semé (3-0, 24e).
Dans la foulée, Nice a encore martyrisé le côté gauche stéphanois. Evann Guessand pensait enfin pouvoir marquer, mais son piqué, dévié par Gautier Larsonneur, a été repris de la tête par le jeune Youssoufa Moukoko, prêté par le Borussia Dortmund (4-0, 26e).
« On est passés complètement à travers, a admis l’entraîneur stéphanois, Olivier Dall’Oglio. On a oublié les bases dans le football : les courses, gagner des duels, être ensemble, être en bloc. Si en plus, on tombe sur une bonne équipe en face, ça fait mal, ça fait très mal. »
Devant l’apathie de ses joueurs, le technicien, qui a fait remonter le club dans l’élite cette saison, a tenté le tout pour le tout : trois changements. Résultat : Nice a marqué encore deux fois avant la pause. Evann Guessand a enfin inscrit son but à la suite d’un raid solitaire côté gauche, d’un dribble subtil sur Yunis Abdelhamid et d’une caresse du pied droit (5-0, 37e). En feu, il s’est encore illustré juste après. Son service pour Youssoufa Moukoko a été parfait. L’international allemand a été radical pour clore une mi-temps mémorable à l’Allianz Riviera (6-0, 39e).
Ridiculisé avant la pause, Saint-Etienne a aussi perdu la seconde période. Sofiane Diop a inscrit le septième but (76e). Et Pablo Rosario a clos la fête, en marquant, dans l’allégresse générale et sur penalty, son premier but avec le Gym (8-0, 86e).
« C’est un sentiment de honte », a lancé Olivier Dall’Oglio après la rencontre. « On n’est pas fiers du tout de ce qu’on a produit. Moi le premier, l’ensemble des joueurs, tout le monde. Maintenant on est ensemble, on sait que ça va être compliqué. »
Saint-Etienne reste, avec trois unités, barragiste, pour l’instant. Les réunions de crise vont s’enchaîner, et les supporteurs des Verts, dont les 350 venus à Nice ont déserté leur parcage après le sixième but niçois, vont gronder fort.
« Je m’en excuse auprès d’eux, a avancé Olivier Dall’Oglio. Je sais que c’est très dur parfois de se déplacer, de venir supporter. Ils le font avec ferveur. On n’a pas été à la hauteur. »
Côté niçois, cette victoire hors norme permet aux Aiglons (7 points) de remonter à la 5e place du classement en attendant les autres résultats du week-end. Et surtout, Franck Haise a pu préparer au mieux l’entrée prochaine de son équipe en Ligue Europa. Car mercredi, l’opposition sera d’un tout autre calibre avec la réception de la Real Sociedad, huitième de finaliste de la Ligue des champions la saison dernière.
« Gagner 8-0 donne de la confiance pour ce qu’on met en place, pour les joueurs, dans le travail effectué », mais « c’est la régularité qui m’intéresse », a asséné Franck Haise. Après la Real Sociedad, Nice affrontera Lens, la Lazio Rome et le Paris Saint-Germain.
Le Monde avec AFP
Contribuer